Extraits de carnet de voyage - Le Vietnam par Julien Lebreton

 


Le Vietnam, par Julien Lebreton
Vietnam 2007 - Extraits de carnet de voyage - par Julien Lebreton -


Avant propos

Comme mentionné ci dessus, Vous êtes dans le chapitre: "extraits de carnet de voyage".
Vous trouverez peut-être que les descriptions de paysages manquent et c'est ce que vous cherchiez ?
Dans ce cas, je ne saurais trop vous recommander de prolonger votre visite vers la section "galeries de photos" du site.
Ici, il vous est relaté davantage notre expérience de voyage et de quelle façon nous l'avons vécue.
Certains mots et expressions sont en caractère gras et en italique. Ce sont des liens vers des photos ou petits films pris sur le vif . Ils complètent les galeries précitées ou simplement comblent un sujet non illustré dans d'autres rubriques.
Bonne Balade !

 

Commençons par le commencement
Pourquoi le Vietnam, déjà?

Nous cherchions une région du monde que nous ne connaissions pas et que logistiquement parlant, nous ne pourrions pas refaire prochainement. Les dépaysement et chocs culturels étaient aussi nécessaires pour satisfaire notre goût de découverte.

Rapidement, l’Asie du sud-est se dessina dans nos projets. Reste que le continent est grand alors en 1 mois, nous avions le choix de survoler un peu tout, ou bien profiter un peu plus sans traverser trop de frontières.
La Thailande, ‘’tout le monde’’ connait déjà ; Le tourisme est établi, on peut voir des photos partout, et puis on voudrait quelque chose d’un peu plus sauvage et moins ‘’développé’’ au niveau des structures.
Le Cambodge est un peu trop ravagé par la guerre et les conséquences encore un peu trop présentes ...
Le Laos, peut- être un peu trop ‘’roots’’ tout de même pour une 1ère expérience en Asie.

Nous avons donc choisi le Vietnam. Ce pays nous semblait être un bon compromis entre le ‘’trop’’ et le ‘’pas assez’’.
Suffisamment structuré et en développement pour être sécuritaire et pour apprécier le choc et les différences culturels qui nous inspirent depuis notre hiver québécois.

Nous étant pris à l’avance dans le choix de notre destination nous avons décidé de visionner une série de films traitant du Vietnam et de son histoire afin de se plonger dans l’ambiance. Indochine, entre ciel et terre, l’odeur de la papaye verte, Cyclo, La saison des goyaves.
C’est donc avec toutes ces images en tête que nous partions à la découverte d’un pays et de toute sa culture aux antipodes de la nôtre.

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Tout un voyage !

Le trajet en lui-même nous permet de nous mettre dedans.
24h00 de salles d’embarquement, de douanes, de douaniers, de bouffes d’avion et de voisins de cabines de plus en plus bridés ….
Montréal-NewYork, NewYork-Anchorage(Alaska), Anchorage-Taipei(Taiwan), Taipei-Ho chi Minh Ville.

Ce que je préfère dans un voyage c’est la 1ère descente d’avion. Ce petit moment où l’on se sent complètement déboussolé, et tout le monde à l’air de savoir qu’on est un étranger en voyage avec nos sacs à dos et surtout se retrouver dans un endroit complètement inconnu.

Je peux confirmer que c’est le voyage qui nous aura le pus éloigné de ce que l’on est. Du panneau des toilettes aux écriteaux dans l’aéroport et dans les rues et la quantité d’asiatiques ;-). On se sent rapidement pâle et avons d’autant plus le statut de touristes dans ce genre de destination.
Et hop dans le taxi pour nous emmener vers une GuestHouse de Saigon repérée dans notre guide Lonely Planet (LP).
J’adore aussi ce moment. Les fenêtres de l’auto sont ouvertes pour pouvoir profiter au maximum des nouvelles odeurs, des nouveaux bruits et brouhahas ambiants que nous propose cette ville effervescente. Comme dans d’autres pays, ici, le plus gros véhicule remporte sur les plus petits sauf que là il y a 10 ou 20 petits pour 1 gros !!!!
Les odeurs se succèdent, se mélangent nous haussent le cœur. Suite aux différentes lectures faites précédemment, l’imaginaire et les clichés prennent parfois le dessus sur la réalité. Même si l’odeur de gaz d’échappement est omniprésente, je me demande si cela n’a pas senti parfois le chien qui cuit…. (J’vous dis, j’vous dis…. Les histoires populaires…..)
Le chaos de pousse-pousses, voitures, vélos où l’on ne voit plus le chauffeur est étourdissant et l’arrivée en ville que nous propose notre chauffeur, nous fait nous dire que notre destin est réellement entre ses mains tant les repères et les 24h00 de voyage nous rentrent dans le corps.
 

Ho Chi Minh Ville(HCMV) - Saigon

Voilà une ville à multiple facettes. À Commencer par son nom qui dépendamment à qui l’on parle et où on se trouve s’appelle toujours Saigon alors que depuis 1975 cette dernière a été renommée Ho Chi Minh Ville.

Les guides ne mentaient pas : Ici les
2 roues sont rois. Il y en a partout et faut le voir de ses yeux pour y croire. Ils peuvent être 4,5 sur un scooter; il n’y a aucune norme à respecter. J’en ai vu un devoir descendre de son véhicule pour pouvoir tourner à certains carrefours. Il transportait des barres d’acier de 10 M sur une mobylette tout de même !?!!?
Traverser une rue est un geste suicidaire. Il faut compter sur l’anticipation de chaque chauffeur qui nous évite finalement, alors que de notre côté notre défi est de ne pas s’arrêter une fois le 1er pas fait.
Les marchés quotidiens d’HCMV exploitent nos sens olfactifs à pleine capacité. Que ce soit la section des
gougounes (tongs) qui puent le Caoutchouc ou bien la rangée des épices; Mieux encore la section des mets/trucs/bouffes séchés comme les petits poissons ou coquillages ou encore des vessies de chèvre suspendue poussent nos sens encore plus loin.

Nous dormons dans le quartier Pham Ngu Lao dans une petite Guest House( NGOC-HUE) dans une des arrières petites ruelles de Saigon. L’accueil par cette famille est irréprochable et très courtois. Les rues sont si
étroites que je pourrais échanger n’importe quoi avec mon voisin d’en face par la fenêtre. Dans ces espaces si confinés, tout le monde vit à la vue de tous, aux mêmes heures et on dirait parfois aussi que tout le monde fait plus au moins la même chose ; Mécano de scooter ou proposer du Pho (soupe locale) sur le bord du trottoir qui eux sont officieusement réservés au stationnement des 2 roues. Finalement les piétons marchent dans les rues.
 

Cholon

Nous aimons découvrir les villes à pied de manière à voir/sentir/ressentir les choses et tout simplement prendre le pouls. Une capitale a toujours à offrir; c’est souvent là que les extrêmes vont se révéler et parfois seulement à un coin de rue près.
C’est donc par ce moyen que nous nous rendons à Cholon (quartier chinois de HCMV).Certaines ruelles, où le temps semble s’être arrêté, creusent l’écart qui existe entre l’occident et l’Asie. Les gens ont l’air de se demander ce que l’on peut bien faire dans ce coin. Ils nous défigurent régulièrement pour ne pas dire systématiquement. Reste que jamais nous ne sentons une quelconque animosité à notre égard.
De mon côté, j’ai du mal à sortir mon appareil photo. J’ai souvent ce bon vieux préjugé qu’ils pensent que je photographie des bêtes de cirque. Il en est rien mais c’est moi.

Cholon est divisé par corporation. Chaque quartier a son petit marché spécialisé. Celui de la
viande, celui du poisson, ou encore celui des herbes en tout genre ; À chaque transition les odeurs se mélangent jusqu’à ce qu’une prenne le dessus sur l’autre.
Il y a aussi celui des
tissus où les couleurs se chevauchent au mètre ou au rouleau ; Du tissu à fleurs ou à costume; cela me donnerait pratiquement le goût de travailler dans une banque pour pouvoir porter un 3 pièces.
Le ‘’Made in Vietnam ‘’sur nos vêtements vient de prendre une tout autre dimension !?
Les nombreuses pagodes, lieux de rencontre et/ou de recueillement nous proposent quelques haltes régulières.
Nous terminons notre escapade par le marché Binh Tay. Immense étalage de stock, encore une fois, anarchiquement parfaitement orchestrés par allée. Celles des épices, des champignons frais ou séchés, des riz et fèves, puis sous le marché même, les lots de sandales, chemises, Tupperware,
encore du tissu et un coin bouffe qui, au regard du nombre d’immodium ingéré par Karine ne nous inspire pas comme celui de Thai Binh.

Sur la carte du LP, nous voyons un Canal. Si c’est comme le canal Lachine de Montréal ou Saint Martin de Paris, ce doit être plutôt chouette .Et bien pas vraiment….. Comme le dit l’expression c’est le côté gare, l’arrière boutique. Les gens qui y vivent, cette fois ci se demande vraiment ce que l’on fout là. Il n’y a pas de rue, ni de trottoir et surtout c’est du tout à l’égout. Les maisons sont faites de tôles froissées ou bien de simples toiles. On se croirait réellement dans un bidonville et ce juste 1 rue parallèle à la rue la plus propre et animée de Thap muoi ou Tran hang Dao.
 

Mr Quey

Mr Quey est le guide de l’agence qui nous emmène aux tunnels de Cu Chi. Que ce soit pendant l’heure que cela nous prend pour sortir des embouteillages chaotiques de Saigon, où chacun doit se faufiler entre chacun, ou tout au long de la journée, c’est lui qui nous dresse un 1er portrait du Vietnam actuel et nous partage ses connaissances sur les scooters !?!?
Notre guide nous explique à quel point ici tout est une affaire de « business ». De ses propres mots : « Au Vietnam, si tu as du Cash, tu peux tout avoir car on trouve tout; des fringues, un scooter, des plaques de marbre, des rayons de roue de mobylette partout, partout, partout, si tu payes, tu as des vendeurs et si tu as une moto tu as une copine ».
Il nous explique aussi que la plupart des bâtisses réserve le RDC pour…la business et le dessus pour …vivre.
Plus la bâtisse est haute, plus tu as des $$$. La moyenne de la largeur des constructions de HCMV est de 3m; Si tu as plus d’argent tu peux passer à 5m de large et augmenter le nombre d’étages entre 2 et 5, avec terrasse au dernier pour les plus nantis et évidemment un magnifique ballon d’eau chaude « comme décoration » pour terminer la tour.
 

Les tours privés vs les tours de groupe vs on se débrouille :

De ce que nous voyons et nous verrons tout au long de notre périple, les gens ayant payés des tours privés se retrouvent finalement mélangés au flot de groupes de touristes. Il n’y a pas vraiment davantage à payer plus pour être deux, puisque de toute manière, les gens visitent les mêmes endroits et même restaurants…
D’autre part chaque tentative de se débrouiller seul aura avorté. Que ce soit par refus simple de nous renseigner ou encore par découragement de notre part quant à la logistique imposée par le fait de ne pas suivre la structure établie pratiquement incontournable.
 

Le Delta du Mékong :

Ayant choisi le tour organisé pour notre 1ère « sortie », c’est en groupe que nous parcourons les visites de la journée où tous les bus de touristes et bateaux se succèdent. Fruiteries, île de la tortue, celle du dragon, fabrique de bonbons à la noix de coco et de galettes de riz, balade entre de minuscules canaux , le tout sur des embarcations exclusivement conduites par des femmes, atelier d'encens (photo KarineD).
Puis route vers Can Tho, la plus grosse ville du delta vietnamien qui nous surprend par sa population dense et son étendue.
La fin de journée et le soleil se couchant rime avec
les cerfs-volants (photo KarineD) que les enfants vous virvolter au dessus des rives du fleuve rouge.
La 1ère soirée et nuit dans un village voisin est encore une fois un dépaysement absolu;
Un village avec simplement un chemin central large pour à peine deux mobylettes, des maisons sans fenêtres, ni portes, mais des télés avec des images enneigées et un son craché par des haut-parleurs en fin de vie ; et aussi la 1ère moustiquaire au dessus du lit, accompagnée de lézard et de moustiques cherchant la moindre faille pour venir nous pomper un peu de sang.
 

Chau Doc

Chau Doc est réputé pour ses élevages de poissons et ses piscicultures familiales.
Tout un quartier de cette ville est entièrement construit sur l’eau. Les maisons en bois sont montées sur des quais déposés sur de gros bidons de plastiques, ou bien des fagots de bambous reliés entre eux, ou encore de simples couches de polystyrène .
Les planchers des maisons coulissent pour pouvoir donner un accès direct aux bacs à poissons. Le plus surprenant est de voir un des propriétaires ressortant dessous vos pieds avec une dizaine de poissons sans yeux, ceux qui n’ont pas survécus aux conditions.
 

Les Marchés :

Arrivant vers 7h30/8h00 au 1er marché de Cai Rang, nous sommes acteur mais surtout voyeur de quelques transactions de particuliers et de grossistes. Un peu de tout, pout tout le monde.
Chaque propriétaire s’affairent à attacher de grandes tiges de bambous verticalement sur leurs bateaux. Un ballet « d’antennes » montées de chou fleur, d’oignons, d’épices et autres racines annoncent vers quelle embarcation vous diriger pour faire votre épicerie.
La taille du bateau en dit sur l’état financier du commerçant. Plus le bateau est grand, plus le propriétaire est « riche ». Aux dires de notre guide, les bateaux sont tout pour leurs propriétaires et une source de revenus ; Au point même, d'exploiter le matériel jusque sur
le fil du rasoir (photo KarineD). Certains y naissent, y vivent, y prennent la succession de leurs parents pour enfin laisser la leur à leurs enfants.
C’est ici que l’argent passe de main en main et les conversations semblent être pour la plupart mercantile.

Le second marché de Phong Dien, rejoint après 45 mn de navigation à travers une multitude de canaux du Mékong, nous laisse savoir que si vous arrivez après 10h30,il ne vous restera que quelques pelures de légumes et vapeurs de vieux moteurs huileux de bateaux comme consolation.

Dans cette région, toute la vie a été établie sur les artères du Mékong. Les gens y travaillent, y ont leurs maisons, s’y lavent, y lavent leur linge, leur vaisselle, leurs dents mais aussi y balancent tout ce qui peut se jeter, des déchets, aux restes en passant par les eaux usées.
 

Divers :

Comme on demande du thé au Vietnam, on nous apporte la plupart du temps …. un sachet de thé Lipton. Il faut demander du thé vietnamien et payer un léger supplément pour en avoir du local !?!?
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Na Thrang :

Na Thrang est une ville qui semble s’ajuster au fur et à mesure de l’affluence de touristes constamment grandissante. Le long de la plage, on peut voir les « super » hôtels pousser au rythme des autocars qui arrivent.
Certains projets quant à eux restent inachevés laissant un goût d’abandon et d’inachevé à la ville.

Notre étape est justifiée par les fond-marins de la région qui nous ont été recommandés. Karine en profite pour acquérir un peu plus d’expérience et moi entamer le diplôme de plongeur.
Une activité tout à fait
palpitante entre poissons multicolores, murènes tachetées, étoile de mer géante et Toshi, notre guide japonais établi au Vietnam depuis plusieurs années.
De plus, Les fruits de mer de Na Thrang nous ont été recommandés avant notre départ.
Notre expérience est des plus agréable.
Avant d’entrer dans le restaurant, vous passez devant son
gigantesque buffet (photo KarineD) rempli de poissons et fruits de mer frais du jour et le chef cuisinier qui attend votre commande. Vous pouvez choisir votre poisson, votre crevette ou crabe et demander de quelle façon vous voulez qu’il soit apprêté. Un voyage à part entière pour les papilles gustatives.

 

En Route vers Hoi An :

Arrivés à l’aéroport avec seulement 1 heure d’avance pour le vol Cam Rah (Depuis Na Thrang) - Hoi An. Ce n’est finalement pas trop tard. Nous n’avons qu’un unique passage sous un portillon à métal surveillé par deux gardes dont on se demande comment la fumée de leurs cigarettes successives ne les empêche pas de voir. Cette douane a tout l’air d’un des pires cauchemars de GW Bush. On passe avec une bouteille d’eau à la main sans réelle fouille de sacs.
Après 45mn de retard, nous voyons finalement notre avion atterrir sur
l'unique piste d'attérissage.
Quelques touristes en descendent ainsi que leurs bagages ; puis un petit coup d’essence, une clope sur le bord de l’avion pour l’équipage; nos bagages passent et c’est à notre tour.
1h30 pour longer la côte, passer au dessus des nuages et redescendre dans les brumes de chaleur.
 

Hoi An :

À la sortie de l’aéroport c’est 20 mn de négociations avec les différentes compagnies de taxis. Finalement, une moins chère que les autres se propose à nous sans grand enthousiasme de la part du chauffeur.
2$ de moins que les autres? Ce dernier semble prendre sa revanche et décide de nous laisser à l’entrée de la ville, devant un des hôtels où probablement il touche une commission.
Vous voulez que je continue? 2$.
Le marché conclu à l’aéroport ne tient plus.
Après une vaine prise de bec, rien à faire ; le chauffeur ayant déjà sorti nos bagages de la voiture.
On s’est fait avoir comme des bleus. Mais difficile de s’obstiner dans une langue tonique comme le vietnamien. Cela laisse juste un goût amer, surtout lorsque qu’il s’agit de marcher 1heure avec nos bagages pour trouver un hôtel.

Pour ce qui est de se faire faire des vêtements sur mesure Hoi An est la place de choix. Certains touristes arrivent avec leurs patrons pour faire confectionner l’identique sur mesure.

À Hoi An, les gens n’ont pas le droit de faire du racolage dans la rue, ce sont donc les commerçants qui prennent le relais et ne se gênent pas de le faire tant que cela ne fait pas 4 ou 5 fois que l’on passe devant la boutique et qu’il finit par vous reconnaitre.

S'y trouvant pendant la
fête de la pleine lune, nous avons la chance de pouvoir assister à quelques manifestations locales.

Pour le reste Hoi An est une ville charmante où l’art occupe une part assez importante. Cette ancienne ville portuaire chargée d’histoire possède encore beaucoup de bâtisses vieille d’avant le XIXè siècle. Quelques balades dans le vieux Hoi An illustre rapidement à n’’importe quel voyageur pourquoi cette ville est classée au patrimoine mondial de l’Unesco.
 

70km/h les cheveux dans le vent vers les montagnes de Marbre de Danang:

C’est sur la route allant de Hoi An à Danang que je me suis senti un peu plus vietnamien. Une poignée de vitesse dans la main droite, Karine sur le banc arrière et un regard de temps à autre dans le rétro! Nous avons loué une moto. Même si cela a l’air vieux et obsolète, ça roule ces petites motos là ; il y a même des vitesses; étant à ma 1ère fois, c’est un peu moins discret lorsqu’il s’agit de démarrer, mais une fois à la vitesse de croisière il n’y parait plus rien.
À mon tour, je peux prendre ma revanche et user du klaxon pour me signaler auprès des autres usagers à défaut de faire rire quelques enfants croisés sur le bord de la route.

L’expérience est relativement brève. Plus rapidement que nous l’aurions souhaité, notre statut de touristes en voyage refait surface.
Alors que nous
roulons à 70km/h, une fille vient se mettre à nos côtés pour nous vendre un stationnement à l’entrée de la montagne de marbre, but de notre escapade.
Peu fier de notre expérience de taxi de l’aéroport et vu les mises en garde de la réceptionniste de notre hôtel, nous commençons à paranoïer quant à la possibilité de nous faire voler notre moto pendant notre visite. Finalement après 3 pseudos guides et vendeuses de la montagne, nous trouvons l’entrée principale du site et là encore, une jeune promet de jeter un œil sur notre moto pendant que nous serons dans les pagodes et en échange de quoi nous lui achèterons un Happy buddha pour l’en remercier.
Finalement, nous achetons aussi la tranquillité d’esprit. Les dires de notre 1er guide d’HCMV se confirment : Ici tout est à vendre et s’achète
 

Grisaille dans la ville impériale : Hué

Des la descente du bus le ton est donné. Me voici entouré de 6 gars qui m’accotent contre un mur me harcelant d’aller voir leur hôtel moins cher que celui du voisin. Je ne peux même plus bouger tant ils sont agressifs. J’arrive finalement à retrouver Karine du regard et je m’aperçois qu’elle est dans la même situation que moi.
Finalement les prix passent de 6$ à 3$ sans que nous n’ayons rien à faire et ce jusqu’à ce que nous arrivions à l’hôtel où la réceptionniste nous confirme qu’il n’y a pas de chambre à moins de 8$. Et dire que les gars se seraient battus entre eux.
Les explications données par celui que nous avions choisi est qu’il fallait qu’il dise plus bas de manière à ce qu’on le suive coute que coute même au prix d’un mensonge.
Du coup, nous continuons notre recherche avec 2-3 autres rabatteurs nous proposant toujours des chambres plus belles les unes que les autres.
Le tout sans compter les 40 interpellations de gus nous criant dessus pour savoir si l’on veut un moto-taxi ou encore celui qui nous suivra jusqu’en fin de journée partout où nous allons pour nous faire faire le tour de la ville avec sa moto, avec comme arguments, son efficacité, sa prudence, son récent modèle de moto et la lecture de son livre d’or signé par quelques plus généreux voyageurs ayant loué ses services.
Hué, pue, est agressante, est grise et dégueulasse et la rivière aux parfums se serait-elle transformée en rivière aux dollars?
 

Région de Ninh Binh :

À Ninh Binh, nous prenons ça plus cool ; En tout cas, c’est ce que nous nous étions dit.
C’est finalement mal parti. Le bus venant nous ramasser ne fait pas seulement aller, nous sommes greffés à un tour organisé (ce à quoi on voulait échapper). Nous voilà donc embarqués pour des arrêts et visites imposées jusqu’à la mi journée ; comme de visiter Hoa Lu en 45mn en ayant aucune explications, étant donné que notre guide allouera son expertise en vietnamien pour les 6 vietnamiens de tout l’autobus en visite au pays. Nous qui voulions justement nous sauver de ça!
Tam Coc, la renommée « baie d’Halong terrestre » est rejointe avec une nouvelle location de moto; Nous passons par la
route principale N1 surchargée de camions kamikazes conduits par des jeunes à peine majeurs ; Même si convaincu d’être plus confiant que la 1ère fois, à voir la tête du propriétaire et ses questions, ce n’est probablement pas ce qui ressortait de mes zygomatiques .
Il me demande si je sais conduire :
- yes, it’s the second time I tried this ! (que je lui réponds en semi-joke)
-Whooo … me répond-il.
-Don’t worry, don’t be afraid for your moto.
-You know, I’m very worry qu’il me répond et nous voila partis sur une moto,...manuelle alors que nous la pensions automatique
 

Tam Coc

À l’heure où nous yarrivons,, pratiquement tous les touristes terminent leurs tours respectifs. Cool, la rivière pour nous tout seuls ! (avec les infos du LP, nous avions peur d’être pris dans la manne.)
Ce sont
deux petits vieux qui rament dans un décor de rêve sans personne d’autres que nous. Les montagnes et grottes se succèdent, c’est magnifique
Après 45 mn de calme, nous passons alors la 3ème grotte qui signale la fin du parcours et là,….merde,… tous les bateaux des vendeurs ambulants sont là en train de faire leurs comptes. 10 bateaux qui peuvent nous aborder. Re-merde, nous sommes piégés.
Après 10 mn de déclinaisons d’offres, nous achetons finalement une mangue pas mûre et trop chère ainsi que 2 boissons pour nos rameurs. Le Monsieur prend le jus de fruits alors que la vieille dame s’enfile une bière à la paille !!! Nous entamons le retour et là c’est au tour de la vieille dame d’ouvrir un coffre qui se trouve à bord du bateau pour devinez quoi ?... nous vendre des tissus, des nappes brodées etc.,…. Encore une fois piégés dans la barque.
Après 8 ou 10 refus de notre part, je lui fais comprendre que nous voulons apprécier le décor
enchanteresque sans entrer dans une relation de vendeur/acheteur.
Du coup, la bière aura eu l’effet d’un Red Bull, la dame redoublant d’énergie pour écourter le retour durant lequel nous ne croiserons que des vietnamiens.
Les touristes étrangers venant d’Hanoi le matin et les
locaux l’après midi lorsque c’est plus calme…
Approchant du débarcadère, à la vieille de nous dire : « Madame, Monsieur », » madame monsieur », « Pourboire, hein ? », « Pourboire, hein ? », « après après, Tips, Tips ? »
On pensait le faire et on l’a fait aussi, mais faut avouer que ça fait chier un peu de se le faire demander,…c’est comme ça ici,…mais c’est encore une fois une affaire de business.
 

ThanTuys Guest House :

Voilà une place dont le LP parlait en bien quant à leur accueil. Avec un énigmatique sens de l’accueil. Nous le constatons le 1er soir lorsque les jeunes travaillant là viennent nous rejoindre avec des verres et une bouteille d’alcool de riz sans étiquette !?!?.L’alcool aidant, les langues et rires se délirent rapidement ainsi que le lot de questions habituelles, comme l’âge, nos mariages et enfants éventuels, nos emplois, nos salaires, pourquoi le Vietnam, bref de quoi pouvoir s’en sortir dans un anglais relativement compréhensible pour les deux parties.
Aimant l’accueil et Ninh Binh n’étant pas vraiment une terre d’accueil à touristes mais seulement un lieu de passage nous nous référons à eux pour s’organiser un petit tour hors sentiers et entre les rizières du coin le lendemain. Ayant trouvé la route plutôt dangereuse et désirant sortir des grands axes de circulation, nous préférons prendre avec nous deux chauffeurs de moto connaissant la région.
 

À travers les rizières jusqu’à Cuc Phong en passant par Ken Gha :

Après un déjeuner plutôt très maigre (en comparaison des autres) proposé par la Guest House et un départ matinal, nous voilà chacun avec un « driver de motorbike ». Celui de Karine sera un employé de l’hôtel, quant à moi, … un gars.
Cette fois ci, les casques sont obligatoires pour tous, même si cela ne semble pas faire l’affaire de mon chauffeur. Avoir su, ils auraient aussi été apprécié hier.
Après 30mn fait sur la RN1, nous bifurquons finalement pour suivre une route entre monts et vaux, plantations d’ananas et routes interdites aux véhicules plus gros que 2 roues.

L’arrivée à Cuc Phong, avec dans les montagnes les 1ers Hmong travaillant sur leurs flancs est un Régal.

Après la visite du Rescue Center pour singes, nous roulons encore au grand désespoir de mes articulations et de mon cul, un bon 20km sur le chemin glissant, recouvert de mousse par endroit, dans le cadre tropical humide proposé par la jungle. C’est sans compter les pentes et courbes sinueuses à répétition. Tout ça mélangé nous amènera à nous péter la gueule après la perte de contrôle de mon chauffeur.
Il y a 4 vitesses sur une moto, mais moins tu les passes mieux c’est ici…
Alors en pleine côte, déjà que mon orgueil en prend un coup du fait qu’on ait du mal à monter, voilà mon chauffeur qui décide de rétrograder ; 4 puis 3 toujours pas assez,…la côte est longue, 2 un peu mieux mais pas suffisant et finalement 1 et là, la moto part dans tous les sens, droite, gauche, droite, zig zag, roue arrière et me voilà couché sous elle avec mon chauffeur qui continue d’accélérer dans le vide.
- le chauffeur pas de bobos, moi, rien de cassé juste des égratignures et une bosse sur le coude Putain !! mon matos photo !! pfiouu, rien non plus ; la moto, un peu tordue et l’embrayage flingué temporairement.
Finalement, tout semble pas trop pire, on remonte sur la moto et voilà mon chauffeur qui speede comme un fou pour rattraper Karine en avant, même si quelques boulons ne semblent plus à leurs places.
-Il veut vraiment qu’on se pète la gueule de nouveau !?!

Enfin nous arrivons au lieu de départ de notre rando dans le parc.
Un petit break dans la nature. Dans une jungle humide à 100% et beaucoup moins fraiche que celle de Monteverde (Costa Rica). Les sentiers sont tout aménagés et il y a beaucoup de marches.
Ne jamais avoir vu de jungle, ce serait probablement une bienheureuse découverte, mais là, la faune est invisible voir inexistante.
C’est drôle en marchant, je me demandais quand serait la prochaine tentative d’arnaque que nous devrions subir et bien cela n’aura pas été long. À peine sortis, nos deux chauffeurs nous attendent,… pour rentrer à l’hôtel.
- Nonn ! Nous avons booké pour aussi voir le village flottant de Ken Gha en passant entre les rizières de la région.
Nos chauffeurs s’embrouillent entre eux comme si le mien ne savait pas non plus que la balade n’était pas terminée.
Nous repartons et nous voici enfin dans les rizières à perte de vue avec en fond de décors des montagnes se faisant dynamiter à répétition à la journée longue. Un drôle de mix faisant se croiser des enfants ramassant des coquillages au fond de la rivière ou jouant au bord des rizières autant que d’énorme bateau rempli à ras-bord de roches. D’ici un an le paysage aura encore changé.
 

La pause lunch à Ken Gha :

Nos chauffeurs nous déposent dans un espèce de petite fermette locale; Ne voyant pas grand-chose sur les 3 tablettes, nous nous demandons ce que nous allons bien pouvoir manger. L’un de nos chauffeurs se dirigent vers la « propriétaire » lui glisse quelques mots et la voilà en train d’aller ramasser des légumes de son jardin, deux ou trois morceaux de porc, deux sachets de pates précuites que l’on trouve dans nos épiceries et voilà 2 phos en commande. Cool !!
Tout le temps de préparation sera accompagné par des cris stridents de jeunes pourceaux hurlant à la mort. Curieux mais pas trop téméraire nous demandons ce qu’il se passe.
- ce n’est rien, ils sont jeunes et ont faim !
- on va aller les voir.
Nous nous approchons et finalement 2 femmes tiennent à la queue leu leu de jeunes pourceaux sur le dos, les pattes écartées pour leur couper,….les « noisettes » à vif avec une lame gilette qui ne coupe plus ;
Bang sur le dos, bang on écarte les pattes, bang on coupe, bang on coupe encore et hop un petit pansement et on passe au suivant.
À la soupe !!!

 

Hanoi :

Tout le monde est dans la rue. La ville grouille de vie . Même si la population est ici de moitié moins grande que celle de HCMV, nous avons l’impression qu’il y en a plus du fait que les rues sont minuscules et les trottoirs remplis de stock ne rentrant pas dans les boutiques ! les rues sont encore organisées par thématiques. La rue des objets de cultes, ou des lanternes, de l’encens, des jouets, des sacs de riz, des cordes et autres au mètre etc, etc ,….
(…/…)

À Notre retour de Ninh Binh le contraste est grand. Hanoi est toujours aussi bruyante et sale, mais la vie y est
trépidante dès le lever du soleil; Les tenues des jeunes sont occidentalisées, les cellulaires omniprésents, l’air est lourd de CO2, les trottoirs toujours aussi occupés par les 2 roues sauf que cette fois ci les rues sont encombrées et on ne fait pas grande opposition aux 4 roues lorsque l’on est sur 2 jambes.
Un petit tour dans un marché nous vaut un petit malaise.
Après une dizaine de refus de proposer un prix pour un item, dû à l’insistance de la vendeuse je me résigne à en émettre un hypothétique pour combler sa curiosité et continus mon chemin. La fille se sent insultée que je ne prenne pas l’item en question et le crie à tu-tête nous priant même de retourner dans notre pays !?!?!
Il est donc impossible ici de connaitre un prix pour un prix. Il n’y aura à date eu que trop souvent des relations d’argent au détriment des autres. Allant même jusqu’à l’opposé en nous voyant refuser l’entrée d’un magasin, sans aucune raison apparente dans un autre quartier.

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En route vers Sapa via Lao Cai en train de nuit

:23h30, le roulement du train m’endort rapidement
3h00 du mat’, Tiens nous sommes arrêtés …N’ayant qu’un seule voie de circulation nous devons sûrement attendre qu’un train passe dans l’autre sens avant de continuer.
5h00 du mat’, tiens encore arrêtés, tiens encore le même lampadaire,…sûrement que finalement nous avions pris de l’avance…..
6h00 de mat’, il y a de l’agitation dans le train puis finalement sur le quai de la gare.
Je décide finalement d’aller faire un tour aussi
sur le quai voir ce qu’il se passe. J’y apprends qu’un train a eu la veille au soir un problème technique (une roue a du être réparée sur place bloquant ainsi la circulation dans les deux sens et des retards en chaine).
J’apprends un peu plus tard que nous n’avons roulé que 3h00!!! Sur 10!!!
Nous devons attendre que 2 trains venant de Sapa passent avant que nous puissions repartir. Nous sommes donc à l’arrêt dans une petite gare au milieu de nulle part.
Finalement, avec 9h30 de retard, nous avons une journée de trek en moins à Sapa. Détail le plus surprenant une attente fortuite et forcée qui me fait rencontrer un ami français sur le quai d’une gare nowhere en train de voyager au Vietnam lui aussi!
 

Trek à Sapa :

Tout commence par notre guide d’une vingtaine d’année qui vient se présenter à nous en nous expliquant le programme des 3 prochains jours.Nous apasserons par les villages de montagne de Cat Cat, Lao Chai, Ta Van et Giang Ta Chai. Chose agréable, il nous parle en français.
Cela nous fait oublier la nuit que l’on vient de passer dans un hôtel ne correspondant pas du tout à ce que nous avions réservé et payé!!

Le trek commence à la surprise des participants de chaque groupe : un train de touristes se suivent à la queue leu leu dans les pistes. Une cohue de femmes H’mongs noirs sont aussi là avec un ratio de 1/1.
Rapidement, les rythmes et destinations de chacun feront que nous nous séparerons des autres groupes pour nous retrouver entre nous. Jean Pierre & Sophie, Pattie & Sophie, N’Guyen( prononcer Gwen) et nous deux. Une belle
équipe fort sympathique, enthousiaste, où la barrière de la langue ne sera pas un frein à nos conversations. Notre marche du jour sera de traverser la vallée par la route, par des chemins de terre et même entre les rizières.

Dépendamment où l’on se trouve et à quelle altitude, les tribus changent et surtout ne se mélangent pas. Seuls les H’mongs noirs nous accompagnent tout du long, pour le reste nous croisons un village de
Z'Dao Rouges, de H’mongs fleuris et dormons finalement chez des Zais.
Chaque village ayant ses particularités, ses spécialités et toujours une famille pour nous accueillir
chez eux et nous en montrer un peu plus sur leur façon de vivre.
Mais où que nous soyons nous serons
toujours accompagnés d'au moins 6 femmes de tribus locales.
On nous avait dit d’ouvrir notre cœur auprès des communautés afin de ne pas seulement voir l’aspect mercantile de leur accompagnement
- What’s your name?
- Where do you come from?
-How old are you?
-Are you married?
-Have you Children?
Par contre, il vient toujours un moment, après avoir échangé nos noms, âges, nombre et noms d’enfants,
le déballage des couvertures, et l’étendage de bracelets et autres artisanats faits à la main. Finis les beaux sourires, les fleurs (photo KarineD) et autres promesses d’amitié.
La 1ère journée n’aura pas été du tout désagréable à ce niveau ayant fait notre deuil de cette relation et heureux de voir quel genre de vie mènent ces habitants.
Mais lorsque vint le moment de faire malgré tout quelques achats, c’est à ce moment que je décroche de nouveau.
Pensant bien faire en achetant à une des femmes (et non aux enfants qui n’iront plus à l’école si le monde continue de leur acheter de quoi), c’est toutes celles à qui l’on achète rien qui s’emballent et nous harcèlent comme quoi on doit leur acheter.
- Pourquoi l’autre et pas moi ? Pourquoi pas moi ? Je ne suis plus ton amie!
Même en expliquant que l’on ne peut pas acheter à tout le monde, cela ne suffit pas et la fuite est la seule solution à moins de se cacher jusqu’au lendemain matin dans sa famille d’accueil.

L’accueil est sans reproche et très discret .Nous nous lions même d’amitié avec
la nièce des proprios. Une petite trisomique de 6 ans qui n’a rien à vendre, juste du temps et un peu d’amour à partager. Assez qu’elle nous accompagnera lors d’une balade faite en fin de journée dans le coin de son village. Heureuse de pouvoir nous montrer ce qu’elle connait et même nous parler un peu anglais !
Le soir, en groupe, nous échangeons sur nos différentes cultures en jasant avec N’guyen et nos hôtes; N’guyen nous apprend que chaque nom a une signification et que le sien signifie la « continuité » ; De faire comme son père et que beaucoup au Vietnam vivent encore en fonction de ça (Médecin, paysan, pauvres, riches, etc,…). Cocasserie, en chantant, N’Guyen s’aide même de son cellulaire pour retrouver le karaoké de la chanson qu’il veut nous interpréter.
Les rizières et habits traditionnels d’un côté et cellulaire de l’autre,…un drôle de mix.

Pour le reste, la rando est un total dépaysement, marcher entre les rizières, frôler les buffles, imaginer ce que peuvent endurer les tribus qui travaillent ici. Ils transportent leurs futurs revenus (légumes, artisanats) des flancs de montagnes d’une vallée à l’autre pour rejoindre les
marchés locaux.
Nous avons beaucoup apprécié Sapa que ce soit pour le décor, et ses habitants, nos façons de vivre à dix milliards d’année lumière l’une de l’autre, leurs préoccupations, les mille couleurs ou les mille odeurs qui se mélangent dans les marchés, mais aussi par le fait d’avoir pu le faire à notre rythme et non à travers une vitre de d’auto.

 

Baie d’Halong :

Nous voulions terminer par la baie d’Halong pour tout ce que cela peut évoquer comme dépaysement, comme image vue depuis tout petit dans les magazines de voyage, les reportages tv. Bref nos attentes étaient grandes et c’est pourtant là que nous avons été le plus déçus de notre voyage. Nous voulions terminer en beauté et c’est là que Karine a pleuré de déception.
Nous achetons notre tour à Hanoi avec pamphlets à l’appui : Une jonque grand luxe, une entrée de parc à Cat Ba, une journée de Kayak de mer complète, la visite de plusieurs grottes et évidement plusieurs arrêts photos dans la baie.

Pour commencer, il faut rejoindre notre jonque perdue dans la baie, nous faisant perdre une demi-journée;
belle de loin, une fois rendus, il est difficile de marcher entre les échardes du plancher ou des canettes et mégots de cigarettes laissés par nos prédécesseurs.
Là, où les autres jonques semblaient s’arrêter pour visiter ou découvrir un attrait, nous continuons tout droit.
La bouffe est plus que limite, tant au niveau de la fraicheur que des quantités. Quand on nous propose uniquement la queue d’un poisson pour 4 a-t-on le droit de dire ça?
La journée de kayak de mer est zappée.
-non il n’y en a pas !!
La visite du parc
- Non pas de parc, on s’arrête là pour aller marcher dans la forêt, avec un pseudo guide ramassé en passant.( nous étions sur le bord de la route) .Il faut qu’une néerlandaise de notre groupe crie plus fort que tout le monde pour que notre guide nous emmène finalement jusqu’au parc de Cat Ba, moyennant le fait que l’on paie nous même notre entrée et qu’on lui signe une feuille écrite à la main par ses soins comme quoi notre groupe l’avait obligé à s’y rendre !?!?.
(Imaginez : 2$ pour la visite que chaque touriste paye à l’agence et qu’elle se garde dans les poches puisque vous ne vous rendez finalement jamais dans le parc ; nous étions 8 dans notre groupe et ils en ont à peu près 3 ou 4 du même nombre par jour; à la fin de l’année cela doit faire un petit pactole intéressant, non?!?)
-les grottes? LA grotte devrais-je dire, visitée en 15mn alors que les groupes rencontrés y passent 30/45mn avec les explications historiques de leurs guides respectifs.
Pour toutes ces raisons nous déconseillons vivement les excursions proposées par la compagnie VietnamOpentour(14 Cua Bac St., Hanoi)

Bref, tout ça se cumulant à notre mois passé, les factures de restaurant erronées une fois sur deux, c’est avec un petit goût amer que nous quittons le Vietnam et le regret de ne pas avoir pris le visa ouvert qui nous aurait permis de voyager ailleurs en Asie et un gros sourire en touchant le sol taïwanais : synonyme du retour aux bercailles.
 

Polémique et tout le tralala :

Sur plusieurs forums consacrés aux voyages et en particulier sur le Vietnam, on peut lire que c’est un pays qui ne laisse pas indifférent, et qui est même souvent sujet de pesante controverse. Certains semblent se faire un devoir de le défendre coute que coute, alors que d’autres répliquent en le dénigrant.
Ici, il s’agit d’extraits de mon carnet de voyages et de réflexions personnelles relatant "notre" expérience.
Vous pouvez ne pas être en accord, mais je ne tiens pas forcément à en débattre.
Des nombreuses personnes que nous avons rencontrées sur place, faisant le tour de l’Asie ou ayant déjà fait d’autres pays du continent, ce n’est pas un avis isolé ; Pour le pays le plus accueillant et agréable à voyager, la palme revient sans conteste au Laos.

Personnellement, le Vietnam n’est pas une destination que je recommanderai dans l’état actuel des choses. C’est un pays qui semble à la croisée des chemins entre l’ouverture au tourisme et faire de l’argent sur/avec le tourisme. D’autres pays sont déjà passés par là, mais présentement c’est de mon point de vue au détriment des voyageurs que cela se passe au Vietnam. C’est fort dommage car le pays est magnifique et il regorge de petits paradis qui eux aussi sont en train disparaitre sous l’effet du progrès.
Il ne s’agit pas de perdre beaucoup d’argent car une fois le billet d"avion payé il n'en coute rien pour nous occidentaux de voyager là-bas. Mais il existe des notions universelles de respect, des marchés conclus, entendus et sans équivoque qui ne sont, trop souvent, pas respectés ici.
Bien d’autres pays ne sont pas plus riches mais où la notion de respect existe.
Que cela arrive de temps en temps peut aussi être normal, mais que cela soit de façon quotidienne, cela peut être compréhensible que certains généralisent et en oublient les belles rencontres et découvertes faites.
... Une petite bière ?

 

 
 
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